Compte-rendu de la conférence « Un avenir sans Pétrole » du 9 novembre 2011

Le 9 novembre 2011, Toulouse en transition a reçu Benoît Thévard pour une conférence sur la question énergétique.

Le pic de production pétrolière a été franchi début 2011. C’est l’annonce la diminution des stocks dans l’ensemble de la planète, de l’augmentation des coûts et la menace d’un chaos énergétique.

Au-delà du seul pétrole, l’ensemble des matières premières fossiles massivement utilisées par l’industrie actuelle est concerné par cette raréfaction.

Benoît Thévard propose des voies et des pistes de réflexion pour une préparation sereine de la « transition énergétique », dont en particulier les initiatives de villes en Transition.

Le pic de pétrole :

Les énergies fossiles sont épuisables et ne se renouvellent qu’à des rythmes très lents (plusieurs millions d’années – l’uranium, lui, ne se renouvelle plus). Ce qui se sait moins, c’est que ces réserves limitées sont gravement entamées et que plus on en abuse, plus vite on l’épuise ! C’est le cas notamment pour le pétrole et un peu plus tard pour toutes les autres énergies fossiles.

Actuellement,  nous nous trouvons à un sommet d’extraction (peak oil) ; la quantité de pétrole restante, condamnée à diminuer et s’épuiser (déplétion). Ce pétrole encore disponible est celui qui est le plus difficile à extraire (profond, enfui sous les calottes polaires, sous les océans, etc.) et à exploiter (mélangé à du sable – sables bitumeux, ou de mauvaise qualité).

Comme tout le monde le sait, une chose qui commence à devenir rare et difficile à produire, devient chère, très chère. Nous allons donc bientôt avoir un pétrole cher et qui se raréfie.

Le pétrole est très présent dans nos vies ; en fait, bien plus encore qu’on ne l’imagine. On le retrouve partout : dans nos vêtements, nos voitures, nos objets usuels, nos peintures, notre alimentation (via les engrais, pesticides, herbicides, le transport, le conditionnement, etc.), notre électricité (via les gaines des câbles électriques, les centrales électriques faites en béton (voir plus loin) et le transport des ressources fossiles (uranium, charbon) venues de très loin), l’eau du robinet (pompée parfois de très loin), le chauffage, la télé et Internet (électricité, voir plus haut), le béton (il faut beaucoup d’énergie pour le produire, le transporter et le conditionner et on utilise souvent du pétrole), etc., etc..

Les effets se font déjà ressentir : les prix du pétrole ont flambé ces derniers temps et ne rebaissent pas significativement ; il semblerait que le baril à 30 dollars soit à tout jamais un lointain souvenir. Nous allons probablement assister (pendant quelques années), à une variation continuelle des cours (plateau bosselé), avant d’entamer une montée vertigineuse et définitive vers les sommets, avec un baril à 200 ou 300 dollars.

Du pétrole, il en restera encore longtemps ; mais pas pour tout le monde et pas dans les quantités disponible actuelles.

Tout n’irait peut-être pas si mal si l’on pouvait le remplacer par autre chose (charbon, gaz, uranium) ; seulement, on ne fait pas voler des avions avec du charbon ou du gaz par exemple et ces énergies fossiles sont elles aussi épuisables !

Qu’en est-il donc des énergies alternatives (alias énergies propres, renouvelables, durables, etc.) ? Et bien, ces énergies n’ont, ni la rentabilité énergétique, ni la souplesse d’utilisation, ni la facilité de stockage du pétrole.

Les bio carburants : il faut compter environ 1000 litres d’huile par hectare cultivé (à grand renfort d’engrais, pesticides, etc.) ; ramené au parc automobile français actuel, ça donne quelque chose comme la surface agricole française actuellement exploitée. Rouler ou manger, il va falloir choisir.

L’éolien : il faut du vent et il n’y en a pas suffisamment partout ; quand il n’y en a pas de trop. Les éoliennes sont faites en fibres synthétiques (pétrole).

Le solaire : il n’y a pas de soleil la nuit, pas assez en hiver ou lorsqu’il pleut. Fabriquer un panneau solaire coûte énormément d’énergie (peut-être plus qu’il n’en restituera durant sa « vie » ; et il faut stocker sur batteries.

L’hydrogène : n’est pas une énergie, mais un vecteur d’énergie (une pile en quelque sorte) ; elle ne restitue que l’électricité que l’on a stockée en elle. Charger une batterie, ou de l’hydrogène en électricité (comme pour une pile) gaspi 80% d’électricité pour 20 malheureux % absorbés.

La force marémotrice : il faut des marées et donc être proche de l’océan ; il faut du béton (coûteux en énergie).

L’hydroélectricité : on a exploité presque tout les lieux propices à l’implantation de centrales, il faut du béton, du pétrole (câbles, etc.), un entretien régulier.

Le méthane : on peut en fabriquer à partir de déchets ménagers ; idem que pour les bios carburants, (il faudrait une quantité de matière organique monstrueuse).

La géothermie : de toute, l’énergie la plus intéressante sur le point rentabilité énergétique ; il faut du gaz (injecté dans un circuit qui passe dans le sol) et ça ne sert que pour se chauffer.

Iter (l’énergie du soleil) : c’est pour dans 100 ans au mieux (donc sûrement trop tard) et pour jamais au pire (on n’est pas sûr d’y arriver).

Conclusion : nous allons bientôt manquer d’énergie et notre mode de vie va profondément être chamboulé ; mais ça, c’est une autre histoire. Celle des villes en transition par exemple ?

crédit Kraveunn / OLDUVAÏ

Redémarrage du blog

Violette

Après une longue hibernation – la Transition, ça occupe ! – le blog de Toulouse en Transition reprend du service !

Vous y trouverez les annonces et comptes-rendus de nos principaux évènements ainsi que des présentations générales de nos différentes initiatives.

A noter : toute l’actualité de Toulouse en Transition ne sera pas diffusée sur ce blog. Pour vous tenir au courant des prochains évènements de chaque initiative, il vous faudra consulter notre réseau social à cette adresse : http://fr.wiser.org/group/ToulouseTransition

En attendant l’actualité brûlante, les prochains billets vont faire un compte-rendu des évènements marquants sur la période de novembre 2011 à juin 2012. Restez à l’écoute !

Mercredi 9 novembre à Toulouse : conférence débat : un avenir sans pétrole ?


VILLES EN TRANSITION, Groupe de Toulouse

Contact : http://fr.wiserearth.org/group/ToulouseTransition

Conférence – Débat

Mercredi 9 novembre à 20h30

salle du  SENECHAL

17 Rue de Rémusat Toulouse (métro CAPITOLE) – Participation libre

Un avenir sans pétrole ?


La grande disponibilité d’une énergie bon marché, telle que le pétrole, a permis le développement social, économique et industriel que nous connaissons aujourd’hui. Ces progrès ont été possibles grâce à une croissance permanente de la consommation de cette énergie fossile. Cela se traduit d’une part, par une accumulation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère et d’autre part, par la mise en place progressive d’un système économique et social largement dépendant de cette énergie – quoi qu’on en dise – encore peu coûteuse. Quels seraient alors les impacts de l’épuisement des stocks pétroliers ou d’une forte hausse des prix sur l’équilibre et l’organisation de nos villes, de nos régions ?

Comprendre le pic pétrolier et son impact sur l’organisation des territoires pour mieux préparer la transition.

Par Benoît Thévard, Ingénieur en Génie Énergétique

Présentation de l’initiative Toulouse en Transition

Le débat permettra au public d’exprimer ses attentes et ses propositions

Soirée organisée avec le soutien des


Conférence Benoit Thévard à Toulouse 1/2

Conférence Benoit Thévard à Toulouse 2/2

chanson intitulée « Cent le baril ! »

GROUPE DE REFLEXION SUR LA TRANSITION A TOULOUSE

Changements climatiques, Pic pétrolier et résilience
Par Joseph GONZALES j.gonzales[at]laposte.net

Le 24 novembre, à la salle du Sénéchal,  nous avons présenté le film « In transition », à l’issue de cette soirée réunissant plus de 200 personnes, environ 80 personnes se sont inscrites pour participer au groupe de réflexion sur la transition à Toulouse.
Suite à différents échanges environ 30 personnes ont communiqué leur centre d’intérêt en relation avec la transition, et finalement 4 thèmes de travail ont émergé de ces échanges. Ces thèmes sont : la permaculture, la psychologie du changement, des jardins alimentaire sur les toits, des ruchers collectifs. Nous les présentons rapidement ci-après.

La permaculture : par Delphine GARAPON- delphinegarapon[at]free.fr
La philosophie, les concepts et principes de la permaculture sont des outils qui permettent
« Une conception consciente de paysages qui miment les modèles et les relations observées dans la nature pour obtenir une production abondante pour satisfaire les besoins locaux. » Définition de David Holmgren un des fondateurs de la permaculture dans les années 1970.
Le champ d’application de la permaculture est vaste : depuis la conception de systèmes vivriers soutenables répondant aux besoins locaux, jusqu’à la réflexion sur l’organisation sociale, la création d’éco-villages, l’inventaire des outils et technologies appropriés à la transition etc. Les personnes, leur habitat, la façon dont ils s’organisent sont au centre de la permaculture, il s’agit de réfléchir et créer des systèmes productifs  possédant les qualités  de :
Diversité – Stabilité -Résilience.

Psychologie du changement : par Annie RAMART – annie.ramart[at]orange.fr
Ma proposition, suite à notre réunion de novembre est d’animer un groupe de travail sur le processus de changement qui se fait par étapes, même si la tentation est grande de passer directement à l’action. Nous pouvons réfléchir ensemble sur ce qui fonde et ancre notre envie/besoin de changement, en tenant compte de nos désirs, envies, questionnements, inquiétudes, de nos différentes façons d’imaginer ce changement, de nos enthousiasmes et aussi de nos ambivalences. Où en sommes-nous chacun et ensemble ?
J’imagine ce ou ces groupes avec un nombre de personnes limité (15 environ) afin que chacun ait un espace de parole pour faire émerger ce qui le mobilise et de quelle manière ça le mobilise, ce qui le retient, le fait hésiter ou douter.
Proposer ce lieu d’écoute et de rencontre est, pour moi, un moyen d’entretenir les motivations de chacun avec ses espoirs et ses doutes.  J’imagine que ce travail peut concerner différents groupes de travail et/ou de personnes souhaitant se rapprocher de notre initiative de transition.

Jardins alimentaires sur les toits
: par Philippe ANTONA  – p.antona[at]gmx.fr
Il s’agit d’une manière originale de récupérer des espaces urbains inutilisés et stériles que sont les toits plats dans la ville de plus en plus dense et étendue. En plus de fournir une production ultra-locale d’aliments biologiques,  ces jardins agrémentent le paysage urbain. En outre, le rafraîchissement de l’air en été et la protection naturelle du bâtit sont autant de bénéfices pour les occupants des lieux. Pour concrétiser ce projet, il faudra trouver un/des espaces (accessible, lumineux, sécurisé) – Choisir la technique de culture. (Je préconise la culture en bac) – Mobiliser des volontaires – Définir les objectifs et la répartition de la récolte.
Se mettre d’accord sur des horaires de jardinage collectifs – Faire un suivi horticole – Prévoir des animations, de la communication intra et extra jardin.

Rucher collectif : par  Jean-Luc RZADKIEWA –  ptiloutoine31[at]yahoo.fr
Le concept proposé n’existe pas en France à notre connaissance.  Il a été réalisé à Londres.
Création d’un rucher commun d’une cinquantaine de ruches pour dix apiculteurs.
Il s’agit de produire du miel en circuit court avec des émissions de CO2 minimisées.
Ce miel et les produits apicoles pourront être commercialisés  soit dans le cadre d’une AMAP apicole, soit en direct, soit dans le cadre de l’utilisation d’une monnaie de substitution… Ce rucher sera localisé en zone urbaine ou périurbaine.
Pour concrétiser ce projet, il faudra trouver un terrain (clôturé ou à clôturer) et construire  un rucher couvert avec un bâtiment pour extraire le miel (contenant éventuellement une salle pour donner des cours d’apiculture ou pour recevoir du public).  Le groupe de travail devra : trouver des financements ; trouver un terrain ;  éventuellement construire les bâtiments en auto-construction…Il y a donc en premier lieu un travail de conception et de communication.

Si vous souhaitez travailler dans le cadre de ces groupes, n’hésitez pas à contacter les porteurs de projet